matrices et résonances

2018 - 2019

En 2018, Florence Ruggiero, directrice de l'institut de génomique fonctionnelle de Lyon, m’a parlé de ses travaux de recherche et d’une image : la photographie au microscope de la matrice extracellulaire d’un tissu musculaire.

Cette matrice extracellulaire m’a évoqué la Grande rue de la Guillotière : sa forme traversante et structurante, sa fonction d’interface entre habitants, sa dynamique de perpétuelle adaptation.

Pour Gaston Bachelard, les rêveries matériologiques permettent d’assurer suture et entrecroisement du sensible et de l’intelligible. Ces rêveries sont activées et scandées par les mouvements du corps, ses gestes et rythmes.

L'approche de cette grammaire de l’imaginaire m’a amené à conduire une expérience observante, physique et onirique de mon espace de vie.

Je me suis arrêté sur la Partagère : mobilier urbain de médiation inter-habitants qui permet d’échanger des objets : livres, vaisselle, disques de musique, ... Pendant plusieurs mois j’y ai prélevé aléatoirement toutes sortes de vêtements.

Une exposition en triptyque découle de ce laboratoire de l'imaginaire : la photographie au microscope de la matrice extracellulaire d’un tissu musculaire, un tissage réalisé à partir de vêtements ayant appartenu aux habitants du quartier de la Grande rue et un puzzle décomposant une vue aérienne du quartier.

Une exposition en triptyque découle de ce laboratoire de l'imaginaire : la photographie au microscope de la matrice extracellulaire d’un tissu musculaire, un tissage réalisé à partir de vêtements ayant appartenu aux habitants du quartier de la Grande rue et un puzzle décomposant une vue aérienne du quartier.

Les différents espaces de représentation que sont la vue microscopique, la carte, et le canevas de tissage se superposent avec les espaces vécus : marcher, ressentir et faire corps avec l’organe urbain et social... puis, soumettre à des inconnus des fragments de leur quartier (pièces du puzzle) avec une chance infime de les voir le reconstituer.